vendredi 9 août 2013

FIN


Ils vécurent heureux jusqu'à la fin des temps...

Enfant, les adultes nous ont fait à croire que les histoires dans les beaux livres devaient finir de cette façon. Et puis, nous, les filles, nous sommes restées accrocher à cette idée. Parfois, nous sommes demeurées agripper à une histoire sans queue ni tête parce que nous avons l'espoir et le rêve de cette fin heureuse. Parce que, oui, nous les filles, quand on aime, on aime à s'en oublier. En fait, lorsque nous redescendons de notre nuage et que nous goûtons à un doux moment de lucidité, nous le savons très bien à l'intérieur de nous, que les histoires peuvent aussi se terminer tristement.

Toute bonne chose à une fin...

La fin justifie les moyens...

La fin est une réalité en soi...

Rien n'arrive pour rien...

Probablement, un bon nombre de paroles que les adultes nous on aussi ajouté à notre éducation pour excuser le tout.

Est-ce que la fin est heureuse? Oui ou non? Est-ce seulement des expressions pour déguiser la réalité?
Vous les adultes, qu'est-ce que vous dites à une histoire qui se termine par une petite tape sur l'épaule en guise de consolation et par une phrase lancée en surprise :

- Nous avons passé un bel été, mais je ne vois pas d'avenir avec toi!


Nous les filles, quand nous avons l’impression de perdre le contrôle, nous avons l'habitude de pleurer. Mais devant l'illusion d'être nez à nez avec un garçon de vingt ans, qu'est-ce que vous avez à dire ou à réagir.

- Tes défauts ne me font plus rire!



Le tout, déguisé par une sortie crème glacée. Tel une enfant trop heureuse de manger son premier cornet de la saison et qui se retrouve complètement détruite devant son trésor tout écraser sur le ciment. Bien sûr, je n'ai pas réussi à dire les paroles sensées que vous m'aviez si bien enseigner étant enfant, mais j'ai tout de même réussi à lâcher un, pourquoi? 



Qu'est-ce que tu ne comprends pas ma fille, c'est fini. Je crois que Monsieur X a bien appris sa leçon du monde des adultes. Il a réussi à miroiter l'idée de magie et de bonheur, un beau mensonge déguiser, puisqu'il mijotait déjà l'idée depuis quelques semaines. Le tout, racheter par des mots lancer à la volette pour venir calmer la situation :

- J'ai longtemps cru que c'était ce que je voulais... Je voudrais pas te laisser de faux espoirs, mais je crois que nous ne serons jamais heureux.



Nous les filles, lorsque les émotions l'emporte sur la raison, nous ne trouvons jamais le moyen de se justifier correctement. Je venais de recevoir mes clés au visage. Je voulais avoir un minimum d'orgueil devant cet homme-enfant qui, selon moi, n'avait pas réussi à mettre couilles sur table. Je le trouvais lâche de détruire cette histoire qui n'avait, dans les fait, jamais réellement commencé, mais surtout de ne jamais avoir sincèrement essayé. En tentant de vider les lieux le plus rapidement possible, j'ai ramassé en chemin :


- Nous n'avons aucun point en commun mis à part le fait de se péter la face.

Et

- Nous n'avons jamais de conversations profondes.

J'ai tout emporté, même les déchets. Cette soirée-là, j'ai voulu comprendre comment les adultes essaient de réconforter ce genre de fin.

Cette soirée-là, j'ai bu du champagne et je me suis dit : rien n'arrive pour rien...

Je pourrais raconter mon histoire en ayant une gorgée amer. Dire que Monsieur X n'a fait que de la projection dans son monologue blessant, que je n'ai jamais été moi-même dû à son grand déficit d'attention, qu'il ne m'a pas donné l'idée que j'étais « the one », que jamais, il ne m'a encouragé, qu'il est de loin, l'être le plus égoïste et qu'il a probablement déjà dans sa mire une jolie jeune fille d'une vingtaine d'année de son nouveau « fan club » de job. Mais je ne ferais que renforcer sa décision. Comme l'orgueil a été sauvagement atteint, je reste dans l'idée que je veux partir la tête haute.

Mais j'ai plutôt envie de raconter cette histoire avec un vent de gratitude, de tourner la page et de me dire que j'ai passé deux belles années dans un manège avec une tonne de rebondissement au côté de cet homme-enfant, d'avoir eu envie de me sentir comme G.I Jane et d'apprendre à tirer du gun, d'avoir voulu apprendre à faire du skate, d'avoir brûlé la chandelle par les deux bouts à ne plus savoir quelle journée de la semaine nous étions, de m'avoir donné l'idée d'écrire de façon démesurée à la craie dans le stationnement de son immeuble « Luv U Grosse marde », d'avoir vécu la prolongation de mon adolescence, d'avoir pratiquement réussi à me faire tourner vers la banlieue, de m'avoir fait comprendre que je pouvais aimer sans conditions dans l'acceptation des défaut et de ce que je ne pouvais changer, mais surtout, de m'avoir donné l'espoir d'un peu plus, à une fin plus loin que le point final du tome numéro 1.

Je crois qu'aujourd'hui, Monsieur X m'a fait un très grand cadeau. Il en reste que je n'approuve pas la lâcheté du geste, ni même le côté puéril de la chose, mais je crois que sa nouvelle histoire sera meilleure et qui sait, y aura-t-il une fin heureuse dans son royaume des bois? 

Pour l'instant, j'expérimente le fix mascara de Clarins. Le mascara qui fait que tous les mascaras deviennent à l'épreuve de l'eau. 


Je m’apprête à lever le voile sur l'identité secrète de Monsieur X, car je change présentement une page de mon histoire. Olivier, c'est avec les yeux pleins d'eau, mais le mascara toujours en place que je te dis merci.

Qui sait ce que nous réserve l'avenir, je commence maintenant un autre chapitre et je tourne la page où c'est écrit FIN.






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